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BENCHIKH Madjid (dir.)
Les Organisations internationales et les conflits armés.

Actes du colloque international organisé par l'Ecole Doctorale de Droit de l'Université de Cergy-Pontoise, les 12 et 13 mai 2000

Paris - Budapest - Torino, L'Harmattan , 2001, 308 p.

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Haut de la page Présentation de l'ouvrage

Cet ouvrage livre les différentes contributions présentées au colloque de l’Ecole doctorale de droit et sciences humaines de l’Université de Cergy, dirigée par Madjid BENCHIKH, les 12 et 13 mai 2000, sur le thème « les organisations internationales et les conflits armés ».

 

Haut de la page Note de lecture

Cet ouvrage livre les différentes contributions présentées au colloque de l’Ecole doctorale de droit et sciences humaines de l’Université de Cergy, dirigée par Madjid BENCHIKH. Le thème « les organisations internationales et les conflits armés », qui cadrait avec l’actualité de ces 12 et 13 mai 2000, n’est pas pour autant devenu obsolète eu égard aux développements récents en Afghanistan, à la persistance de la guerre en République démocratique du Congo, ou bien encore à la question partiellement résolue du Timor Oriental… C’est bien là le signe révélateur de la permanence du thème. Les différents intervenants y offrent une analyse critique qui demeurent tout autant d’actualité, avec les Nations Unies au centre de quasiment chacune de leur prise de parole.

Ces interventions tournent autour de trois points : une étude polémologique, une analyse théorique de l’intervention et des études de cas.

L’étude polémologique résulte de la plume de François RIGAUX (pp. 199-205) qui remonte loin dans son analyse, jusqu’à la guerre de Crimée (1854-1855). Il fait état de l’intensité des conflits et donc de leurs conséquences humaines (guerre totale), pour aboutir à la spécificité des conflits actuels qui sont essentiellement internes, avec parfois une tendance à l’internationalisation. L’action des organisations internationales dans ces conflits accroît cette tendance, notamment lorsqu’elles délèguent les opérations militaires comme ce fut le cas dans le Golfe. Dans ces nouveaux conflits, les Etats intervenant sous couvert d’organisations internationales s’efforcent de réduire leurs coûts humains : c’est la politique du « zéro mort », dont les Etats-Unis se font les chantres.

Le rapport général de Madjid BENCHIKH (pp. 19-60) complète cette étude en s’attardant plus particulièrement sur le concept d’intervention, pour apprécier les conditions de la légitimité et la légalité de cette action des organisations internationales. La légitimité serait fonction des valeurs que l’intervention a pour objectif de protéger, tandis que la licéité de l’intervention armée est soumise à certaines conditions que l’auteur discute en montrant que le droit international général ne permet pas que la communauté internationale ait recours à la force contre « un Etat ou des groupes armés d’opposition [menant] des actions meurtrières de grande envergure qui se soldent pas des violations massives des droits de l’homme tels que les massacres de populations » (pp. 53-54). Pour l’auteur, ces deux faces d’une intervention ne sont pas à opposer, bien au contraire, elles « se nourrissent » l’une de l’autre (p. 50). Olivier CORTEN (pp. 297-306) surenchérit, en revenant succinctement, sur la légitimité et la légalité, sans pour autant trancher en mettant en avant une position propre, et ceci d’autant plus qu’il concluait ainsi la rencontre.

Patrick DAILLIER (pp. 61-84) centre, quant à lui, sa contribution sur la question spécifique de la sécurité pour présenter le concept de sécurité collective avec les limites que l’aptitude des organisations régionales à recourir à la force pour rétablir la paix et la sécurité régionales, implique. La licéité ne paraît pas douteuse dans la mesure où cette « décentralisation » est confortée par la pratique des Nations Unies.

Enfin, et toujours dans l’analyse théorique, Pierre KLEIN (pp. 167-198) s’intéresse aux problèmes particuliers de la responsabilité internationale des organisations internationales lorsque celles-ci déploient des troupes qui ont recours à la force armée. L’auteur détaille, dans sa contribution, « le régime de responsabilité applicables aux organisations internationales pour les violations du droit qui leur seraient attribuables dans le cadre de conflits armés, en confrontant à cet égard dans toute la mesure du possible aux règles générales de la responsabilité internationale les solutions apportées en pareils cas par les organisations concernées » (p. 169).

Suivent alors les différentes études de cas.

D’abord, il est question de droit international humanitaire avec Philippe WECKEL (pp. 95-109), qui démontre que l’intervention armée par les organisations internationales « ne provoque aucune altération de la substance » du jus in bello (p. 108), mais favorise plutôt une plus grande prise en compte de ces normes souvent ignorées par les Etats dans les opérations militaires. Il en est aussi question dans la présentation du Comité International de la Croix Rouge qu’offre la contribution de Anne RINIKER (pp. 159-165). Emmanuel DECAUX (pp. 131-157) élargit la problématique au corpus juridique plus large de droits de l’homme. Il prend le temps de lier les droits de l’homme et le droit des conflits armés, avant de regretter l’insuffisance des mécanismes de protection des droits de l’homme, qu’ils soient contentieux ou non.

Ensuite, Paul TAVERNIER (pp. 111-129) propose une analyse de la crise double des opérations de maintien de la paix : « une crise dans les concepts utilisés pour définir les différentes opérations de maintien de la paix et une crise dans la mise en œuvre de celles-ci » (p. 112).

Enfin, il est fait place aux cas régionaux. Jorge CARDONA (pp. 207-230) étudie ainsi l’action de différents regroupements internationaux – dont certains sont ad hoc comme le Groupe de Contadora – en Amérique centrale -, dans ces deux volets de résolution de conflit et de consolidation de la paix. Toutefois son analyse est axée plus particulièrement sur l’implication des Nations Unies pour en tirer des leçons. Quant à Rahim KHERAD (pp. 231-263), il offre une critique de l’action des Nations Unies dans les conflits du Timor-Oriental et de la Tchétchénie. Il justifie cette étude comparée par l’identité originelle des deux conflits qui transparaît dans « un double refus » : « le refus des autorités indonésiennes de respecter la volonté du peuple timorais d’accéder l’indépendance et le refus des autorités fédérales russes de respecter les termes des accords de Kassaviourt prévoyant le règlement politique du conflit en l’an 2001 » (p. 231). Il présente ensuite les violations similaires dans les deux régions, pour remettre en cause l’action ou l’inaction de l’Organisation universelle. Et pour clore ce troisième point du colloque, Nadia TABIOU (pp. 265-293) étudie « l’intervention de l’ECOMOG au Libéria et en Sierra Léone », pour montrer l’originalité politique et juridique de cette logique de sécurité régionale dont l’Afrique de l’Ouest se fait le pionnier.

Au terme de cette riche lecture, il peut rester un sentiment double. D’une part, un sentiment de satisfaction qui résulte de la complétude de l’œuvre : elle permet d’appréhender tous les aspects de la question. D’autre part, un sentiment mitigé sur le fond, pour deux raisons :

- le caractère ethnique attribué aux conflits actuels est un lieu commun, qui plus est, scientifiquement discutable ; il en est de même des expressions « conflit religieux » et « conflit civilisationnel », ou encore « conflit entre le Bien et le Mal » ;

- l’absence de licéité de l’intervention armée d’une organisation internationale ne nous paraît personnellement pas convaincante, pour la simple et unique raison que le droit international général n’offre pas une réponse claire à cette problématique, notamment parce que les acteurs font plus souvent appel à la légitimité qu’à la légalité en pareilles circonstances. D’ailleurs, certains des intervenants ont bien souligné cette ambiguïté du droit international, notamment Patrick DAILLIER à propos de la Charte de San Francisco (pp. 64-66) et Olivier CORTEN en parlant de légitimation (pp. 303-306).

Le débat reste donc ouvert, et les chercheurs n’auront de cesse de le poursuivre. Patientons donc jusqu’à la prochaine publication à ce propos.

Note de lecture rédigée par Roland Adjovi (février 2002)

 

Haut de la page Auteur

Madjid BENCHIKH est doyen honoraire de la faculté de droit d'Alger où il a enseigné pendant de nombreuses années et dont il a présidé le Conseil Scientifique. Il a participé à de nombreuses négociations internationales notamment sur les questions pétrolières, de transferts technologiques et du droit de la mer. Il a été expert juridique du groupe des 77 lors de la 3è conférence des Nations Unies sur le droit de la mer à laquelle il a participé de 1972 à 1982. Il a été arbitre dans plusieurs litiges du commerce international.

Il est actuellement professeur de droit international à l'université de Cergy-Pontoise dont il dirige l'Ecole Doctorale de "Droit et Sciences Humaines".

(Texte intégral de la notice sur l'auteur apparue sur l'ouvrage)

 

Haut de la page Contenu de l'ouvrage

  • Avant-propos de Madjid BENCHIKH, Professeur à l’Université de Cergy-Pontoise, Directeur de l’Ecole Doctorale

  • Présentation générale des thèmes du colloque par Madjid BENCHIKH

  • Allocution de Pierre-Henri PRELOT, Doyen de la Faculté de Droit de l’Université de Cergy-Pontoise

  • Rapport introductif : Problématique générale de l’intervention des organisations internationales dans les conflits armés par Madjid BENCHIKH

  • L’intervention des O.I. dans les conflits armés. Sécurité « collective » et sécurité régionale par Patrick DAILLIER, Professeur à Paris X – Nanterre

  • Le droit des conflits armés et les O.I. (Droit international humanitaire et neutralité) par Philippe WECKEL, Professeur à l’Université de Nice

  • Les opérations de maintien de la paix (OMP) : crise des OMP ou crise du maintien de la paix ? par Paul TAVERNIER, Professeur à l’Université de Paris Sud

  • Les organisations internationales et les conflits armés : l’application de la protection internationale des droits de l’homme par Emmanuel DECAUX, Professeur à Paris II

  • Le Comité International de la Croix Rouge et les conflits armés par Anne RINIKER, conseiller juridique du CICR de Genève

  • Les organisations internationales dans les conflits armés : la question de la responsabilité internationale par Pierre KLEIN, Chargé de cours à l’Université Libre de Bruxelles, Centre de droit international et de sociologie appliquée au droit international

  • Essai de typologie des conflits armés par François RIGAUX, Professeur émérite à l’Université de Louvain La Neuve (Bruxelles)

  • La résolution des conflits et la consolidation de la Paix en Amérique centrale par Jorge CARDONA, Professeur de Droit International à l’Université Jaume I de Castellon

  • L’ONU face aux conflits du Timor-Oriental et de la Tchétchénie par Rahim KHERAD, Maître de Conférences à la faculté de droit et sciences économiques d’Angers

  • L’intervention de l’ECOMOG au Libéria et en Sierra Léone par Nadia TABIOU, Doctorante

  • Conclusion générale : Légalité, légitimité, légitimation de l’action des organisations internationales dans les conflits armés par Olivier CORTEN, Professeur à l’Université Libre de Bruxelles

  • Principales abréviations utilisées

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ISBN : 2-7475-1285-1

 

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