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Afrique de l'Ouest :

Crise entre les Etats de l'Union du fleuve Mano.

 

par Ana Peyro Llopis (12 juillet 2001)

 

Les trois Etats de l'Union du fleuve Mano, qui en 1973 signaient un pacte de coopération économique, sont depuis des mois opposés dans un conflit frontalier. La crise entre la Guinée, la Sierra Leone et le Libéria a poussé la CEDEAO (Communauté Economique d’Etats d’Afrique de l’Ouest) à envoyer, une fois de plus, les forces de l’ECOMOG (« Ecowas Monitoring Group ») dans la région[1]. La mort de civils lors des différentes attaques a été dénoncée par Amnesty International.

 

De son côté, le Conseil de sécurité a adopté, le 7 mars 2001, la résolution 1343 (2001) pour imposer un embargo au Libéria. Cependant, l’objectif visé par cette résolution est beaucoup plus large. Il s’agit de la stabilité dans les trois Etats de la Mano. Pour ce faire, le gouvernement libérien doit mettre « fin au soutien qu’il apporte au RUF [Front Révolutionnaire Uni] en Sierra Leone et à d’autres groupes rebelles armés dans la région »[2] Il faut souligner que dans cette même résolution, le Conseil de sécurité se prononce pour la première fois sur une question liée au financement de ces mouvements rebelles : le commerce de diamants. La Sierra Leone est un important producteur de diamants, or c’est le RUF qui contrôle - encore aujourd’hui - de nombreuses mines diamantifères. Il s’est avéré que la plupart de ces diamants sortaient de la Sierra Leone à travers le Libéria qui les revendait après aux pays occidentaux. Cette résolution arrive peu après le rapport de la Commission d’enquête des Nations Unies, publié le 20 décembre 2000, sur le lien qui existe dans cette région entre le trafic des diamants et celui des armes, rapport dans lequel le président du Libéria Charles Taylor est directement visé comme l’un des responsables de ce trafic.

 

Le 30 mars 2001, le Conseil de sécurité adopte la résolution 1346 (2001) pour, entre autres, prolonger le mandat de la MINUSIL (Mission des Nations Unies en Sierra Leone). Il ne manque pas de se référer à la crise frontalière entre les Etats de la Mano, mais en se limitant à encourager « les efforts déployés par la CEDEAO en vue de parvenir à un règlement durable et définitif de la crise » et à souligner « l’importance de l’appui politique que l’Organisation des Nations Unies peut apporter à ces efforts afin de stabiliser la région »[3]. Quinze jours après, le Comité du Conseil de sécurité chargé des sanctions effectue ainsi une visite d'une semaine dans les trois pays, puis rencontre le Secrétaire exécutif de la CEDEAO, M. Lansana Kouyate[4]. L’objectif de la visite est de vérifier si le Libéria a mis en œuvre les mesures proposées par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1346 (2001), afin de lui éviter l’imposition de sanctions. Auparavant, avec le même objectif, une délégation du Conseil de médiation et de sécurité de la CEDEAO s'était rendue à Monrovia (Libéria).

 

Ni les sanctions, ni la présence de l’ECOMOG dans la région n’ont, pour l’instant, abouti à un cessez-le-feu entre les Etats de l'Union du fleuve Mano.

 

Ana Peyro Llopis

12 juillet 2001



[1] Communiqué de presse de la CEDEAO nº 110/2000 du 27 décembre 2000. Le déploiement de 1676 hommes a été décidé lors de la réunion de la Commission de Défense et de Sécurité de la CEDEAO à Abuja.

[2] S/RES/1343 (2001), du 7 mars 2001, § 2.

[3] S/RES/1346 (2001), du 30 mars 2001, § 11.

[4] Communiqué de presse de la CEDEAO nº 42/2001 du 22 avril 2001.

 

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